Les vikings sur les côtes de Vendée
Au IXe siècle, les Vikings sont régulièrement présents sur les côtes de Vendée. On les retrouve ainsi à Noirmoutier, l’île d’Yeu, les Marais olonnais, Talmont Saint-Hilaire, jusqu’à la Tranche sur Mer, le Golfe des Pictons, au nord de La Rochelle.
Noirmoutier fut ainsi une escale incontournable entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud
Comme le décrit Jean-Christophe ADRIEN, professeur d’histoire et écrivain franco-américain, dans la revue n°191 de la revue des amis de Noirmoutier :
Le rôle de Noirmoutier durant les invasions Viking.
« La Chronique de Nantes et les Annales de Saint Bertin mentionnent que les Vikings qui ont mis Nantes à sac ont pris une île proche de l’embouchure de la Loire comme base pour stocker leur butin. L’île en question est très certainement l’île de Noirmoutier, appelée Herio. Depuis cette base, les Vikings ont lancé des attaques régulières en Bretagne et le long de la Loire. Certains signes nous indiquent que cette base aurait peut-être aussi servi de colonie. Une des preuves les plus extraordinaires est le témoignage d’une délégation musulmane se dirigeant vers l’Irlande pour mieux connaître les Vikings.
En 844, les Vikings lancent une attaque sur la ville de Séville, en Espagne. Comme lors de l’attaque de Nantes, ils mettent la ville à sac. En réponse, l’Emir Abd al-Rhaman II envoie des troupes pour les repousser. Elles les encerclent avant qu’ils puissent s’échapper. Cette victoire oblige les Vikings à se rendre et à faire la paix. Au lieu de les massacrer, l’émir envoie l’ambassadeur al-Ghazal pour observer les Vikings et établir des relations diplomatiques avec eux. Al-Ghazal embarque sur un drakkar et les accompagne vers le nord. Au cours de leur voyage, ils s’arrêtent et prennent un repos d’une semaine sur une île au large de la France. Il est probable, selon ce que nous savons des activités des Vikings, que cette île était Noirmoutier. Al-Ghazal rapporte que cette île était habitée par une communauté de Vikings florissante. »
Les Sables d’Olonne, le phare de l’Armandèche
Dans les années 1960, les constructions d’immeubles sur la côte chaumoise [SCI la Tour d’Arundel (1958), le Brise lames (1968) et Saint Nicolas (1966-1971)] ont pour conséquence l’édification d’un nouveau phare pour la navigation en remplacement du phare historique du Feu de La Chaume (au sommet de la Tour dite d’Arundel). En effet, comme l’indique la délibération du Conseil municipal du 30 juillet 1965, il était alors techniquement impossible de rehausser de plus de 18 mètres le phare existant. Le choix du site se fixe sur l’ancien terrain Dombret au lieu dit « l’Armandèche ». « L’Armandèche » : déformation du mot « »Normandèche » ou « Narmandèche », en écho aux incursions normandes de la fin du 1er millénaire.
Le ponton de Cayola de Talmont Saint-Hilaire
Localisé sur le littoral de la commune de Talmont de St-Hilaire, le site portuaire de la baie de Cayola a fait l’objet de plusieurs études scientifiques entre 1992 et 2001. Le site est recouvert à marée haute. Lors des forts coefficients de marée, il est possible d’apercevoir les vestiges de ce ponton au milieu d’un cordon de galets qui recouvre quasiment l’ensemble de ce site archéologique. On distingue les restes de cet ouvrage en bois. Ils sont interprétés comme un appontement. Et, ils sont datés de l’époque du Xème siècle et similaires à des pontons viking découverts en Europe du nord sur différents sites.
Les découvertes de traces vikings
En 2012 et 2013, des pièces de bois découvertes dans les marais d’Olonne-sur-Mer, trahissaient la présence d’un moulin à vent de type chandelier construit par les Vikings aux Xe et XIe siècles.
En 1877, deux ancres de drakkar sont découvertes à Bourgneuf en Retz.
Ces deux ancres sont identiques à celle d découverte sur celle du Gokstad en 1883 en Norvège et actuellement exposé au Musée international des Vikings d’Oslo.
Les vikings et la Loire
Pour se protéger des attaques vikings qui remontaient la Loire et ses affluents, on a construit des mottes féodales qui deviendront à la renaissance, les magnifiques châteaux de la Loire.
Parce que les invasions vikings ont indirectement donné la puissance aux seigneurs qui, protégeant les villes et les campagnes, ceux-ci prendront conscience de ce pouvoir. Cela développera la féodalité et plus tard, désireux d’exposer leur richesse, leurs descendants construiront les Châteaux de la Loire.
L’anecdote de la libération d’Angers face aux Vikings
Les vikings envahirent Angers en 845, 852, 853, 856 et 872. Angers représentait une place forte très importante pour Charles le Chauve et les Francs. Chassés de celle-ci par les Vikings, Charles le Chauve doit impérativement reprendre Angers.
Il va alors s’allier avec Salomon de Bretagne, stratège hors pair.
Celui-ci décidera tout simplement d’assécher la Maine, rivière qui borde Angers, en creusant un canal en déviant le cours de la rivière.
Les drakkars ainsi à sec ne peuvent plus être mobiles.
Les Vikings sont figés sur place et attaqués frontalement par les Bretons qui les vaincront. Il restera quelques résistances vikings, mais que les Francs réduiront au silence d’une face habile. Ils négocieront la reddition des vikings contre monnaie sonnante et trébuchante. L’exploit de Salomon face aux vikings va lui donner une notoriété exceptionnelle auprès de Charles le Chauve. En retour, celui-ci lui accorde le droit de battre monnaie d’or et d’argent. Cela permettra ensuite à la Bretagne de développer ses relations commerciales avec un grand nombre de partenaires « français » et étrangers.
Nantes et les vikings
Nantes fut pillée pour la première fois en juin 843. Les Vikings occupèrent la ville pendant de nombreuses années. L’une des principaux camps vikings se situait sur l’île de Biesse, face à l’actuel CHU.
En 847, c’est le début d’une période où les Vikings s’imposent en force dans la région jusqu’à l’occupation de Nantes en 853. Là où ils établissent une base permanente sur l’île de Betia (aujourd’hui l’île de Nantes). Ils se sont si bien intégrés dans la région qu’en 873 ils se voient accorder une autorisation royale d’établir un marché. A partir de 919, Nantes est devenue le centre administratif d’un territoire sous occupation viking qui comprenait presque toute la péninsule de la Bretagne. Texte reproduit avec l’aimable autorisation de Jen-Christophe ADRIEN, professeur d’histoire et écrivain franco-américain, L’Histoire des Vikings à Noirmoutier | C.J. Adrien (cjadrien.com)
En 1928, lors d’un dragage de la Loire, le navire remonta à la surface une exceptionnelle série d’armes normandes. Il s’agissait de six épées entières, cinq scramasaxes (grands couteaux à tranchant unique), deux haches, cinq fers de lance à ailerons et un fauchard.
En 2018, la Ville de Nantes, désireuse de mettre en avant son passé viking, organise avec le Musée Dobré, une exposition sur les Vikings. Et, dans ces collections exposées en permanence, le Musée Dobrée propose en exposition permanente des éléments viking découverts à Nantes et en Pays de la Loire. Sur plusieurs des épées découvertes, on retrouve un nom « Ingerld, nom du fabricant et non celui de l’épée ».
Source : C.J. ADRIEN
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